Mai

Avec Act in Games, un nouvel éditeur – et belge ! – montre le bout du nez. Dans les coulisses de cette initiative, deux visages connus : ceux de Thibaut Quintens et d’Olivier Grégoire. Le premier s’est fait connaître par ses récits de voyages (2009-2010) dont les rencontres étaient souvent allumées par des jeux ainsi que par l’association qu’il a créée à Bruxelles : Let’s Play Together. Le second est engagé dans le monde ludothécaire et plus d’un le connaît par sa chronique radiophonique sur la Première, le samedi matin.
Ensemble, ils ont conçu Piratoons, un jeu familial bourré de qualités.
Chaque joueur dispose, en début de partie, d’un petit bateau composé de deux éléments : une proue et une poupe. Durant la partie, il tente d’enrichir et d’équilibrer le mieux possible ce bateau. Il l’enrichit chaque fois qu’il intercale une section supplémentaire de bâtiment entre la proue et la poupe ; il l’équilibre si les espaces dédiés sur les sections sont valablement occupés : dans les cabines ou sur le pont, des personnages ; dans les sabords, des canons ; sur les mâts des drapeaux.
Lors de chacun des huit rounds, un coffre secret s’ouvre sous le regard curieux des joueurs. Moment magique ! Chacun analyse à toute allure les éléments que le hasard y a disposés et compare avec ses besoins. Pour indiquer ce qui l’intéresse, il dispose de 6 marqueurs mais doit tenir compte d’une double contrariété : la rapacité de ses adversaires qui rendent tout plus cher et le temps qui s’écoule horriblement vite ! De fait, dès que le sablier a mesuré les quinze premières secondes, chaque joueur a le privilège de mettre fin à cet abordage. Jaillissent alors des cris de joie et de dépit. Ce qu’on pensait gagner est parfois perdu, soit parce qu’un joueur a posé un ultime marqueur en dernière seconde, soit encore parce que deux offres semblables s’annulent.
Mais le jeu rebondit de bien d’autres manières. Il n’est pas rare qu’un gain irréfléchi se révèle gênant. Un espace manque pour l’accueillir ; les raccords entre les sections de bateau ne sont pas adéquats ; l’arrivée d’un nouveau passager complique tout !
De fait, en fin de partie, chaque bateau est évalué de manière positive (rapidité, nombre de doublons, nombre de barils, familles de personnages complètes…) ; mais chaque bateau est également évalué de manière négative sur les mauvais raccords entre sections et sur les espaces inoccupés (chambres sans passagers, sabords sans canon…).
Un jeu rapide et turbulent, appelant des compétences très variées, ce qui l’équilibre dans un groupe. Piratoons, par sa règle simple mais intelligente, n’est pas dédié aux paresseux. Il faut entrer dans les premiers rounds du jeu pour comprendre toutes les chasses possibles mais aussi toute la retenue nécessaire pour ne pas saborder ses propres gains. Le jeu se joue réellement en trente minutes, ce qui est une réussite quand on découvre l’abondance du matériel. La boîte, déclare Thibaut, annonce la couleur. Rien de plus leurrant qu’une boîte immense mais à moitié pleine. Ici, la beauté et l’abondance du matériel gonfle joyeusement la voile de nos parties pour servir la rencontre et les liens que tout jeu resserre.
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Pascal Deru
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